Bonjour à tous nos fidèles lecteurs et lectrices, à vous qui nous suivez de temps en temps, ou à toi seulement de passage sur ce blog ! Voilà maitenant plusieurs mois que nous sommes volontaires dans l'association Incawasi et nous nous sommes rendus compte qu'à part les épisodes sur le Carnaval, vous ne savez pas grand chose du travail effectué ici. Ainsi donc, un article pour vous présenter l'association Incawasi !
Incawasi est une association à but non lucratif fondée en 2005 par des volontaires locaux et étrangers, dont le slogan est "A cada nino su sueño" (A chaque enfant son rêve). A été créé en endroit sûr qui accueillent des enfants vivant dans les quartiers défavorisés de Cajamarca, où les bénévoles et salariés travaillent à apporter un repas chaud par jour, un soutien scoalire et un suivi sanitaire à chacun afin de leur offrir les chances d'un avenir meilleur, et de leur permettre de réaliser leur potentiel.
Il y a une quarantaine d’enfants et adolescents de 6 à 16 ans qui viennent à Incawasi du lundi au vendredi. Au Pérou, les élèves n'ont pas classe toute la journée, il vont en cours soit le matin, soit l'après midi. Ainsi à Incawasi un premier groupe vient de 9h00 à 12h30 puis va à l'école l'après-midi, et ceux qui ont école le matin viennent à partir de 13h jusqu'à 16h15. Comme dit dans l’introduction, Incawasi offre un soutien sanitaire, social, alimentaire et scolaire aux enfants. Il s'agit un peu d'une deuxième famille.
Concernant l'alimentation, les enfants reçoivent le petit déjeuner et le déjeuner (on veille à l'équilibre protéines - féculents - légumes) ou le déjeuner et le goûter selon qu'ils sont du groupe du matin ou de l'après-midi. Il faut savoir que pour pas mal d'entre eux, c'est le seul repas équilibré qu'ils mangeront de la journée.
Ensuite le temps passé à l'associaion se divise en deux temps : une heure pour les devoirs et une heure pour les activités planifiées le vendredi après-midi par les volontaires et internes, lors de la réunion hebdomadaire. Souvent, l'heure d'activité est consacrée à prévenir les violences familiales. Maria-Rosa, qui est une interne en Psychologie, intervient pour expliquer ce qu'est la violence, aussi bien physique que morale, que les adultes et en particulier les membres de la famille pevent exercer sur les plus jeunes. Il s'agit de leur faire désintérioriser que la violence est normale - au sens de norme, comportement reconnu et accepté par le groupe social - et de leur fournir des recours en cas d'agressions : aller voir la police, aller à l'hôpital ou en parler à un volontaire à Incawasi. L'insistance sur ce sujet nous fait comprendre que prévenir la violence est une nécessité, autrement dit il y a un risque assez fort que les enfants soient vicitmes de violences physique, sexuelle ou morale et que l'agression soit perçue comme un geste "normal". Il y a bien sur des activités plus joyeuses, comme le cours de Quechua donné par l'institutrice ou le cours de danse qu'on organise tous les mercredis. Le début a été difficile en adaptation, puisque les enfants n'ont d'yeux que pour le hip-hop ; à présent on a donc inventé une chorégraphie en pensant à ce qui pourrait leur plaire et on essaye de les initier au freestyle. Pendant la période du carnaval, les enfants s'étaient fait des masques en papier, et la dernière activité de création consistait en la personnalisation de rouleaux de papier toilettes que vous pouvez admirer ci-dessous. 'And then it was friday' : tous les vendredis, on va à la cancha, aire de jeux située à 15 minutes à pied des locaux d'Incawasi. On fait de la balançoire, du tobbogan, et on joue au football.
Toutefois, la priorité est toujours donnée aux devoirs, par conséquent, certains enfants rejoignent l'activité plus tard, lorsqu'ils ont fini leur travail. En ce moment, nous sommes quatre volontaires habitant dans Incawasi, il y a aussi l'institutrice, et d'autres volontaires qui viennent régulièrement, ce qui nous permet de pouvoir aider les enfants individuellement, et les faire persévérer. C'est une tâche à laquelle il faut s'appliquer grandement, car pour beaucoup d'entre eux, la principale difficulté est de se concentrer. Le soutien scolaire est une priorité pour l'association car l'objectif final est de les préparer à un meilleur avenir, et donc de les voir entrer à l'Université. Or les conditions sociales et familiales de beaucoup d'enfants au Pérou ne leur permettent pas d'avoir cette opportunité. Par exemple, il y a plusieurs enfants frères et soeurs à Incawasi, mais le reste de leurs frères et soeurs souvent ne sont pas scolarisés ; ainsi, dans les familles nombreuses, seulement 2 ou 3 enfants vont à l'école. Aussi les écoles publiques - gratuites - fournissent un enseignement moins propice à l'entrée à l'Université que les écoles privées. Par exemple, un des enfants ici a validé l'année passée sans savoir lire ni écrire, à l'âge de 9 ans.
Enfin, on s'assure de l'hygiène des enfants : ils doivent se laver les mains avant chaque repas, et se brosser les dents après. Ils lavent leurs tasses et assiettes et nettoient les tables après manger. Aussi, Incawasi organise des visites médicales pour s'assurer de leur santé et doubler d'attention si besoin est. C'est également chose compliquée puisque les familles parfois ne prennent pas le temps de s'occuper de l'état de santé de leurs enfants. Par exemple, l'un d'entre eux nous dit avoir des carries depuis deux semaines, et ses parents ne l'ont toujours pas emmené chez le dentiste.
Le soutien scolaire, alimentaire et sanitaire sont donc des actions qui se jouent sur place, pendant le temps où les enfants viennent à Incawasi. Mais le travail ne s'arrête pas là, et il y a énormément d'éléments qui se jouent à l'extérieur, c'est pourquoi Incawasi travaille aussi avec les écoles, et les familles.
(la suite ci-dessous!)