Nous voilà de retour après une longue pause, mais plein d'articles à venir, et pour patienter, des jolies images de la ville de Cajamarca.
Tout d'abord, la Plaza de Armas autour de laquelle toute la ville s'organise selon un plan orthogonal (signe du développement urbain colonial). C'est un des endroits verts de Cajamarca où il fait bon de s'assoir un instant sur un banc, admirer d'un côté la cathédrale, et de l'autre l'église San Fransisco. La Plaza de Armas forme un carré de verdure et de tranquillité (sans toutefois oublier les voitures qui circulent autour de la place), au centre duquel se laisse admirer la fontaine (non active) en pierre datant du XVIIIeme siècle.
Quand on se situe face à Santa Apolonia (voir la deuxième partie de l'article pour laisser la magie du lieu vous envouter), la cathédrale (ou Eglise Matriz Santa Catalina), fière de sa splendeur malgré ses deux tours inachevées, se situe à notre droite. Commencée à la fin du 17eme siècle, sa façade au style baroque est l'une des plus richement sculptée du Pérou. Elle fut construite dans l'ancien palais de justice à partir des années 1660 (mais ne fut qu'achevée au XXeme siècle) pour permettre aux conquistadores esapgnols d'avoir un lieu de culte.
La cathédrale |
A notre gauche se situe l'église San Fransisco, qui constitue certainement le premier sanctuaire chrétien construit au Pérou. Construite en 1699 avec des pierres sculptées de la demeure du cacique de Cajamarca et avec celles de la colline Santa Apolonia, l'architecture de ce bâtiment s'inscrit également dans le courant artistique baroque. A la moitité du XXeme siècle, on découvre sous l’autel principal des catacombes qui renferment les restes de nombreux membres de l'ordre franciscain, ainsi que de la noblesse indigène.
L'église San Fransisco |
(Si la culture vous manque et que vous ne vous souvenez pas vous être intéressés un jour à l'art baroque, l'architecture et le développement urbain colonial, ne vous inquiétez pas, on assouvira votre soif d'histoire dès que l'on aura vu un peu plus de choses pour illustrer de manière concrête l'apprentissage scolaire.)
Toutefois, la Plaza de Armas de la ville de Cajamarca n'est pas seulement un endroit que l'on retient pour son charme, c'est un lieu chargé d'histoire. En 1532, alors que la conquête espagnole en Amérique Ibérique est déjà bien entamée, le conquistador Fransisco Pizarro débarque au nord du Pérou, où s'affrontent les deux fils du grand chef inca Huayna Capac. Atahualpa, le fils bâtard mais favori a pris le pouvoir à la place de son demi-frère, l'enfant légitime Huascar. Atahualpa, tout juste rentré d'une guerre, se repose au Banos de l'Inca où il soigne ses blessures. L'arrivée des Espagnols à Cajamarca est supposée se passer selon les termes d'un accord pacifique qui prévoit une rencontre sans armes entre Espagnols et Incas sur la Plaza de Armas. Le chef Inca, fier deses richesses et cherhcant à impressionner les colons, porte parures et ornements,accompagnée par quelques 30000 hommes. Là, les Espagnols mettent en oeuvre leur stratégie. Un prêtre tend une bible à l'Inca en lui disant d'écouter la vraie voix de dieu. Atahualpa, n'entendant rien, jette le livre à terre. Sacrilège pour les Espagnols, qui capture le chef et massacrent le cortège ainsi que les habitants de la ville (comprenons bien que les conquistadores n'avaient pas respecté leur part du contrat). Contre sa liberté, Atahualpa offre de remplir la pièce dans laquelle il est emprisonné d'or et d'argent, mais la promesse n'est pas tenue du côté espagnol et le dernier chef Inca est exécuté en août 1533, après avoir accepté de se faire baptisé afin d'éviter d'être brûlé vif, mode d'exécution prévu initialement, ce qui l'aurait empêché d'accéder au pardis inca. La Plaza de Armas de Cajamarca est donc le lieu où s'est joué l'effondrement d'un des Empires les plus puissants de l'époque.
Pour finir, plongeons-nous dans l'ambiance paisible et reposante du Mirador Naturel de Santa Apolonia, colline verdoyante surplombant la ville, anciennement appelée Rumi Tiana (siège de pierre) en quechua.
C'est de là que les conquistadores espagnols visaient de leurs armes la Plaza de Armas lors de la rencontre supposée pacifique entre Atahualpa et Pizarro. Aujourd'hui c'est surtout l'endroit le plus tranquille de Cajamarca, le seul où l'on peut écouter les oiseaux chanter, une aire hors de la ville inaccessible au chaos sonore des moteurs, qui nous offre un panorama magnifique de la ville et la vallée de Cajamarca.
Les pré-Incas vénéraient cette colline et y ont construit un siège de pierre nommé "Silla del Inca" (le trône de l’Inca). Puis fut construite une chapelle dédiée à la Vierge de Fatima (village portugais dans lequel est apparue la Vierge Marie à trois enfants plusieurs fois à compter du 13 mai 1917).
La montée vers la chapelle de la Vierge de Fatima |
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